Le rêve est une interprétation de notre cerveau de sons et d’images, de situations et de ressentis, dans une phase d’inconscience du réel et de conscience du rêve durant notre sommeil. Généralement les rêves font ressortir nos angoisses, nos conflits. On y retrouve nos peurs mais aussi nos désirs, parfois agréables et drôles. Les études montrent cependant que les rêves négatifs sont en plus grande quantité que les rêves positifs. On retrouve également des réflexes primitifs tels que la peur, l’agressivité ou la sensation d’être poursuivi. Ces instincts resurgissent.
Dans les rêves, tout est permis, il n’y a pas de conséquences sur la réalité, sauf peut-être lorsqu’ils nous font prendre conscience de certaines choses à régler. Interpréter ses rêves peut permettre à beaucoup d’individus d’éclairer des questions qu’ils se posent sur leur vie. Les rêves reflètent ce que l’on ressent au fond de soi et sont souvent plus vrais que nos croyances durant l’éveil. Les rêves sont cependant très complexes à interpréter. Il y a le rêve que l’on vit, celui dont on se souvient et celui que l’on explique.
Une étude de Hall et Van de Castle nous montre les différences entre le contenu et les ressentis des rêves des hommes et des femmes. On peut alors s’interroger en voyant ces chiffres, de l’influence de notre société sur le comportement des individus, se reflétant dans nos rêves.
On ne se souvient pas toujours de ses rêves, voire pour certains presque jamais. Pour comprendre cela, il faut analyser la structure de notre sommeil.
Durant notre sommeil, nous rentrons dans différentes phases d’endormissement appelées des stades. On trouve des stades de sommeil léger et de sommeil profond. Parmi ces stades, l’un d’eux se distingue : le sommeil paradoxal. L’ensemble de ces stades se succèdent les uns après les autres, créant des cycles. On compte dans une nuit environ 4 à 5 cycles de 90 à 120 min chacun. Voici ci-dessous, pour exemple, un hypnogramme représentant la succession de ces cycles.
Nous rêvons presque à tous les stades de sommeil. On peut le remarquer lorsque l’on fait une sieste et que l’on se réveille brutalement, nous étions dans un entre-deux, des images entre le réel et le rêve sont déjà là alors que nous sommes dans un sommeil très léger.
Un cycle de sommeil se termine généralement par le sommeil paradoxal suivi par une phase d’éveil. Cela explique, en partie, qu’on se souvient majoritairement des rêves du sommeil paradoxal. Egalement, durant une nuit nous faisons plusieurs rêves grâce à la succession des cycles de sommeil.
Plusieurs études ont cherché à étudier un grand nombre d’individus afin de récolter des récits de rêves. Etonnement il y a un gros contraste entre le fantasme que l’on peut se faire des rêves surréalistes et de la réalité. Ce que l’on peut retenir de ses rêves :
Ces études nous montrent également deux choses intéressantes. Les individus ont été réveillés à différents stades de sommeil afin de voir si les rêves pouvaient être différents entre un sommeil lent (léger et profond) et un sommeil paradoxal où l’activité cérébrale y est beaucoup plus intense. Il a été constaté plusieurs choses :
Exemple de récit après un réveil en sommeil lent (N2) : «Je crois que j’étais en train de bosser avec des amis. J’étais avec des amis en train de partir je ne sais pas où. On faisait la fête je crois. C’est tout. »
Exemple de récit après un réveil en sommeil paradoxal ( REM ) : «J’étais en train de rêver que je faisais du vélo avec mon cousin sur une montagne en chewing-gum. Cela rebondissait et on s’amusait. Soudain mon prof est apparu avec un drôle de truc bleu dans les cheveux, cela faisait peur.»
La majorité des récits de rêves en sommeil lent sont des rêves normaux, sans bizarrerie. L’imaginaire du rêve se focalise sur des choses plausibles. Les récits en sommeil paradoxal comportent parfois des ressentis ou des situations étranges.
Vous vous êtes sûrement déjà réveillé de douleur en donnant un coup de pied dans le mur qui est contre votre lit, en voulant éloigner dans votre rêve le méchant loup qui vous courrait après. Ou encore, vous avez rêvé que vous traversiez la planète à pied alors qu’il ne s’est écoulé que quelques minutes réellement, etc ... Cela soulève quelques questions et certains chercheurs ont cherché des réponses. Plusieurs expériences ont été faites à ce sujet, en voici des exemples :
Durant cette expérience, un individu a été entrainé à contrôler ses rêves. Il lui a été demandé dans un premier temps (image de gauche) de lever son bras pendant une observation en imagerie de son activité cérébrale alors qu’il était éveillé. Dans un deuxième temps, toujours durant l’éveil, il lui a été demandé d’imaginer qu’il levait son bras (image centrale). Dans un troisième temps, il lui a été demandé d’essayer durant un rêve de rester droit et immobile et de rêver qu’il levait son bras (image de droite).
On observe que la zone active du cerveau lors du mouvement de bras réalisé durant l’éveil est la même que celle où le mouvement est imaginé ou rêvé. Seule l’intensité est moindre. L’intensité de l’activité d’un mouvement imaginé durant l’éveil ou rêvé durant le sommeil est identique. Lorsque l’on dort en sommeil paradoxal, l’activité cérébrale est proche de l’éveil. Si la transition entre le rêve et le réveil ne se fait pas parfaitement bien, des mouvements physiques rêvés peuvent alors se réaliser dans la réalité un bref instant. Ainsi, chez les enfants sujets à des crises de somnambulisme, il y a une part de conscient et d’inconscient avec ce qui les entoure.
Le temps en rêve s’écoule t-il plus vite, plus lentement ou pareil qu’en éveil ?
A cette question les chercheurs ont enregistré l’activité cérébrale d’un individu à l’aide d’une polysomnographie durant son sommeil. L’individu toujours entrainé à contrôler ses rêves a reçu la consigne une fois endormi de compter une première fois jusqu’à 10, ensuite jusqu’à 20 puis jusqu’à 30.
On observe que le comptage se reflète à travers les ondes cérébrales. En comparant avec 30 secondes réelles, on s’aperçoit que la différence est minime et négligeable. On peut en conclure que le temps écoulé dans un rêve est pratiquement identique au réel. Les bonds dans le temps, durant nos rêves, ne sont alors que le fruit de notre imagination.
Nous avons tous déjà rêvé que nous arrivions en retard à un futur examen ou un rendez-vous, que nous organisions une surprise à un(e) ami(e) et que le résultat était catastrophique. Rassurez-vous, vous n’êtes pas bizarre ou pessimiste de nature. Il s’agit d’une anticipation négative que votre cerveau génère à travers le rêve afin de mieux vous préparer mentalement à quelque chose d’important. Une étude a été réalisée sur des étudiants de PACES et sur leur concours de fin d’année.