Explication : Vers 5 ans, la structure du sommeil de l’enfant évolue. Cette maturation peut entraîner une mauvaise transition de l’état d’éveil à celui de sommeil en première partie de nuit en créant des parasomnies telles que les terreurs nocturnes et le somnambulisme. Il y a un facteur héréditaire dans ces deux parasomnies.
Les terreurs nocturnes concernent environ 4% des enfants jusqu’à 6 ans. Comme le somnambulisme, les terreurs nocturnes surviennent 1 à 3h après l’endormissement et consistent en des éveils incomplets au cours du sommeil lent profond. Ce phénomène peut être impressionnant pour l’entourage. Il reste fréquent chez l’enfant, puis il diminue à l’adolescence et devient rare chez l’adulte.
Il n’y a rien d’anormal sauf si cela devient quotidien (probables apnées du sommeil ou troubles psychologiques entrainant un stress nocturne). L’enfant ou l’adolescent réagit comme si un monstre était rentré dans la chambre, il hurle, s'agite, transpire, il est terrorisé.
A ce moment là, l’enfant est en stade de sommeil profond même s’il se déplace, parle et/ou que ses yeux sont ouverts. Cela peut durer jusqu’à 30 min pour les plus longues crises. Il n’y a rien d’autre à faire que de regarder s’il ne va pas se faire mal et le mettre en sécurité. Le sujet aura une amnésie totale de l’événement, ce qui différencie les terreurs nocturnes du rêve et du cauchemar qui se déroulent en sommeil paradoxal et dont le sujet aura un souvenir probable au réveil.
En tant que parent, il est fortement déconseillé de réveiller l’enfant ou de lui en parler si cela n’est que très ponctuel car une peur et de l’angoisse pourraient survenir à l’endormissement et créer la peur de s’endormir.
Le somnambulisme fonctionne de façon similaire aux terreurs nocturnes mais se déroule plus calmement et est un phénomène beaucoup plus fréquent. Il touche 17 % des enfants entre 8 et 12 ans. Chez l’adolescent et chez l’adulte, ces troubles sont nettement moins fréquents : 2 % pour le somnambulisme et 2,2 % pour les terreurs nocturnes.
Ces parasomnies ne nécessitent pas de traitement, sauf lorsque les accès sont répétés et accompagnés de beaucoup d’angoisse ou d’un danger pour la personne elle-même ou pour son entourage.
Chez l’adulte, il faut être prudent concernant les crises de somnambulisme. Cela peut être annonciateur de maladies dégénératives comme la maladie de Parkinson. Il est conseillé, pour l’adulte, d’en parler à un médecin spécialiste du sommeil et à un neurologue qui procédera à différents tests.
On estime que chaque individu vit une à deux fois dans leur vie une crise de paralysie du sommeil.
Durant une crise de paralysie du sommeil la personne a l’impression d’être réveillée mais ne parvient pas à bouger son corps, comme paralysée mais tout à fait consciente de l’environnement qui l’entoure. Souvent la panique arrive et la personne tente de crier sans que rien ne se produise. Les personnes ayant vécues une paralysie du sommeil évoquent une sensation d’étouffement et parfois une présence menaçante. Il ne s’agit que d’hallucinations visuelles ou auditives hypnagogiques ou hypnopompiques. Cette crise peut durer quelques secondes à quelques minutes mais est très angoissante pour la personne concernée.
Ce trouble du sommeil survient à la transition de l’éveil et du sommeil (à l’endormissement ou au réveil) durant le sommeil paradoxal. L’activité du cerveau est intense et pratiquement proche de l’éveil. Durant une crise de paralysie la personne est consciente mais se trouve entre le rêve et la réalité.Durant le sommeil paradoxal, le cerveau fonctionne à plein régime mais ne communique plus avec les muscles. Il s’agit de l’atonie musculaire présente seulement en sommeil paradoxal. Grâce à ce phénomène nous ne nous agitons pas pendant notre sommeil. C’est une protection naturelle de l’organisme. La mauvaise transition entre l’éveil et le sommeil nous met face à cette phase d’atonie musculaire. Le cerveau se réveille mais pas le reste du corps. L’atonie est toujours présente. Il n’y a rien d’alarmant si vous avez vécu cela, sauf si le cas se répète trop souvent et vous handicape. Une crise de paralysie du sommeil peut être traumatisante et générer une appréhension face aux nuits suivantes. Il faut alors prévenir le trouble qui est favorisé par le stress et l’angoisse. Des lectures apaisantes ou de la relaxation peuvent aider à diminuer ces crises si elles se multiplient.
Quelques conseils : il est très facile de donner des conseils, mais ce genre de situation est rarement agréable. En cas de paralysie du sommeil, il faut essayer de diminuer la panique en essayant de se laisser aller en pensant à des choses agréables afin de tenter de se rendormir.