L’apnée du sommeil est une pathologie respiratoire qui se caractérise par des ronflements ou des pauses respiratoires. Elle se définit par une obstruction partielle (hypopnée) ou complète (apnée) des voies aériennes supérieures provoquant des asphyxies répétées. Cette pathologie est courante, selon les études, elle toucherait 5% de la population globale et 10% des personnes de plus de 65 ans.
Si vous-même ou l'un de vos proches avez des doutes, cet articles vous aidera à mieux cerner les symptomes, les conséquences et le fonctionnement des apnées du sommeil. Pour vous accompagner dans une démarche de recherche de pathologie, présentez-vous à votre médecin muni(e) d’un questionnaire d’Epworth et d’un agenda du sommeil remplis par vos soins sur 15 jours. Ces deux documents sont disponible en cliquant sur le lien à droite de l'écran "Evaluer ma somnolence au quotidien".
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Durant une apnée du sommeil, l’organisme réagit afin d’éviter l’étouffement. Le corps vient créer une stimulation nerveuse afin de redonner une tonicité musculaire aux parois obstruées. Cela a pour effet de provoquer des micro-éveils voire des éveils. La personne peut avoir l’impression d’avoir dormi toute une nuit, alors que son sommeil a été entrecoupé et totalement déstructuré. Une dette importante de sommeil s’installe, ce qui provoque une somnolence quotidienne. Les personnes touchées sont généralement en activité toute la journée pour contrer la somnolence et luttent contre le sommeil dès qu’elles sont inactives. Généralement les personnes s’endorment devant un film, à table sans discussion et dans les pires scénarios ils s’endorment au volant, ce qui arrive malheureusement souvent.
Outre les gênes quotidiennes, une personne sujette à des troubles du sommeil s’expose inévitablement à des risques d’accident vasculaire cérébral et d’accident cardiaque.
Le coeur et l’ensemble du système végétatif ralentit durant le sommeil (diminution de 20% du rythme cardiaque comparé à un rythme de repos en journée). Sans ce repos, avec les micro-éveils provoqués par les apnées, le coeur subit une fatigue anormale ou génère de l’hypertension artérielle qui se résout à terme par un arrêt cardiaque.
Durant la nuit, notre corps produit également de multiples hormones lui permettant de se réguler la journée. Parmi elles, les hormones régulant l’appétit comme la ghréline et la leptine. En cas de dette de sommeil, la production ou l’élimination de ces hormones est perturbée et génère une prise de poids. Sachant que la prise de poids augmente, elle aussi, le risque d’apnées du sommeil.En résumé :
A ) Somnolence diurne excessive non expliquée par d’autres facteurs.
B ) Au moins 2 des critères suivants non expliqués par d’autres facteurs :
C ) Résultats d’une polysomnographie ou d’une polygraphie :
SAS léger : 5/h ≤ IAH ≤ 15/h
SAS modéré : 15/h ≤ IAH ≤ 30/h
SAS sévère : IAH ≥ 30/h
Durant le sommeil, les tissus et les muscles se relâchent. Avec l’âge ou suite à l’encombrement de masses graisseuses dû à un surpoids, la langue et le palais mou en position allongée peuvent se coller contre la paroi du pharynx. Le flux d’air est alors très diminué (hypopnée) voire totalement obstrué (apnée). Cet effet génère des ronflements ou des pauses respiratoires rapportés généralement par le/la partenaire.
Les causes courantes de l’apnée du sommeil chez les enfants sont une hypertrophie des amygdales ou des végétations adénoïdes. On retrouve également le surpoids, la faiblesse des muscles participant à la respiration ou encore un enfant ou un adulte trop maigre, touché par des apnées dues à un rétrécissement des voies aériennes supérieures.
Paradoxalement, l’enfant, pour compenser sa somnolence quotidienne, peut devenir hyperactif afin d’éviter de somnoler. Certains enfants subissent des traitements contre l’hyperactivité alors que le problème est autre. Une dette de sommeil chez l’enfant a des répercussions graves sur la mémoire et les apprentissages. Les hormones de croissance cellulaire étant produites durant la nuit, une apnée du sommeil perturbera également le bon développement de l’enfant.
En cas de doute, consultez un ORL ou un médecin du sommeil.
Le mouvement liquidien peut venir perturber le sommeil en provoquant un SAOS. En s’allongeant, le sang se répartit le long du corps et vient gonfler les muscles du pharynx (oedème pharyngé).
Afin de contrer cela, il faut effectuer une redistribution des fluides :
Avec l’âge, la tonicité des tissus et des muscles diminuent de façon générale. Il est de même pour l’anatomie des voies aériennes supérieures. En s’endormant en position allongée, la langue et l’ensemble des muscles pharyngés se relâchent. La langue bien moins maintenue vient se coller contre la paroi du pharynx. Le flux d’air est alors très diminué (hypopnée), voire totalement obstrué (apnée). Cet effet génère des ronflements ou des pauses respiratoires rapportés généralement par le/la partenaire. La solution est la mise en place d’une PPC adaptée au besoin du patient. En cas de doutes, consultez un médecin.
Le surpoids est l’une des causes importantes de l’apnée du sommeil. Les masses graisseuses enveloppant les tissus viennent faire pression sur l’ensemble des voies respiratoires. Le cou, la cage thoracique et le diaphragme sont affaiblis (ce qui peut entrainer un syndrome d’obésité- hypoventilation alvéolaire). L’apnée et les ronflements, eux, sont causés par la masse graisseuse du cou, faisant pression sur les tissus qui se relâchent durant la nuit et obstruent le passage de l’air en venant coller la langue et le palais mou sur la paroi pharyngée. Les risques d’apnées du sommeil concernent 40% des personnes en surpoids ( IMC > 30 Kg/m2 ex : 1,75 m + 90 Kg ).
La solution envisageable est une perte de poids conséquente et la mise en place d’une PPC, en cas de doute consultez un médecin. Voir l’article : « La PPC ».
Il ne faut pas confondre syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et syndrome obésité- hypoventilation (SOH), même si les deux sont intimement associés.
Il s’agit d’une diminution de l’efficacité du fonctionnement des alvéoles pulmonaires, entrainant une diminution du taux d’oxygène dans le sang (PaO2) et une augmentation de dioxyde de carbone (PaCO2). Ce syndrome touche souvent les personnes de plus de 50 ans. Les apnées obstructives et centrales sont présentes chez 90% des cas présentant un SOH. À l’inverse, l’obésité n’est pas présente chez un grand nombre de patients présentant un syndrome d’apnées.
Le syndrome obésité-hypoventilation (SOH) se définit par l’existence d’une hypoventilation alvéolaire chronique :
La grande majorité des obèses ne sont pas hypercapniques, on distingue alors trois causes expliquant l’hypoventilation alvéolaire chez les personnes en surpoids :
Les comorbidités associées à l’obésité et à l’apnée du sommeil sont : le diabète, l’hypertension artérielle et les troubles cardiovasculaires.
La solution envisageable est une perte de poids conséquente et la mise en place d’une PPC, en cas de doute consultez un médecin. Voir l’article : « La PPC ».
L'apnée obstructive du sommeil augmente les risques d'AVC : au moins 60% des patients apnéiques sont victimes d'AVC. Un meilleur dépistage des patients atteints d'apnées du sommeil non traitées est essentiel, puisque les apnées augmentent le risque d'un deuxième AVC et limitent, voire compliquent, le rétablissement post-AVC.
Outre le fait que l’apnée obstructive du sommeil favorise le risque d’accident vasculaire cérébral, un patient post-AVC peut présenter des troubles neurologiques affectant le réflexe respiratoire durant le sommeil. Le patient va, alors, développer des apnées obstructives dues à un relâchement musculaire général mais va, en plus, augmenter le nombre d’apnées dites centrales.
Lors d’une apnée obstructive, les mouvements respiratoires sont présents, mais l’obstruction empêche l’air de passer. Durant une apnée centrale, c’est le mouvement thoracique qui est absent : le réflexe ventilatoire n’est plus présent et la mécanique pulmonaire ne permet plus d’inspirer ou d’expirer l’air.La prévention médicale tente d’améliorer le dépistage des apnées du sommeil, ce qui permettrait de prévenir l’accident vasculaire cérébral (AVC) et les autres risques tels que l’hypertension, le diabète etc.... C'est l'un des troubles du sommeil le plus fréquent avec une prévalence de 2 à 4% en population générale. Toutes personnes apnéïques se voient risquer d’être sujettes à un AVC et de récidiver si jamais aucun traitement par PPC n’est mis en place.
Tout comme les différences physiques de chacun, l’anatomie interne est également différente d’une personne à l’autre. Ces différences peuvent être des rétrécissements des voies aériennes ou des encombrements anatomiques entrainant une résistance au passage de l’air. Une hypertrophie des amygdales ou des cornets, un rétrécissement pharyngé ou encore une rétrognathie mandibulaire peuvent en être la cause. En cas de doute, il est alors conseillé d’aller voir un médecin ORL afin de poser un diagnostic.
On peut observer ci-dessous une déformation visible de la cloison nasale.
Ci dessous, une déformation à première vue non visible de la cloison nasale.
Une hypertrophie des amygdales peut entrainer une résistance au passage de l’air lors du sommeil, voire même une obstruction si celles-ci sont trop volumineuses. Une opération peut être nécessaire.La rétrognathie #photo#
Une rétrognathie est une mauvaise position de la mâchoire inférieure, plus rentrée que le reste du profil. Cette morphologie amène de multiples complications comme de l’apnée du sommeil, de l’usure dentaire, des difficultés d’élocution ou des douleurs au niveau des articulations de la mâchoire. D’un point de vue esthétique, souvent l’harmonie du visage est déséquilibrée.
La rétrognathie peut entrainer un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). La langue étant reliée à la mâchoire, si celle-ci est trop reculée, la langue se colle à la paroi pharyngée au moment du relâchement musculaire durant le sommeil.
Plusieurs solutions existent comme l’avancée mandibulaire par chirurgie ou la fabrication d’une orthèse de nuit. Voir le chapitre : « Orthèse et chirurgie ».