Une polygraphie ventilatoire est un examen de nuit permettant d’analyser plusieurs données physiologiques (coeur, oxygène etc.. ), influençant ou résultant du sommeil d’un patient. Cela permet de détecter et de quantifier des anomalies respiratoires en vue de comprendre l’origine précise de ces troubles et d’envisager le traitement le plus adapté.
Les données enregistrées se focalisent sur :
Un patient se présentant à son médecin pour un problème ventilatoire, des ronflements ou une suspicion d’apnée du sommeil (SAS) se verra prescrire un examen de polygraphie ventilatoire (PV) permettant au spécialiste de poser un diagnostic.
En cas de doute, sur une potentielle suspicion d’apnées ou de trouble du sommeil de votre part, présentez-vous à votre médecin muni(e) d’un questionnaire d’Epworth et d’un agenda du sommeil remplis par vos soins sur 15 jours. Ces deux documents sont disponible en cliquant sur le lien à droite de l'écran "Evaluer ma somnolence au quotidien".
Il existe plusieurs façons de passer une de polygraphie ventilatoire (PV). La manière dont elle doit se réaliser dépendra du choix du médecin spécialisé.
Examen en ambulatoire (chez soi) réalisé généralement par des prestataires de santé. Le prestataire se déplace chez le patient, il présente l’installation de la polygraphie et laisse le polygraphe pour une nuit d’enregistrement avant de revenir le lendemain chercher les données enregistrées.
1 - L’examen se déroule généralement dans une unité du sommeil à l’hôpital ou dans une clinique spécialisée. Certains models permettent un enregistrement en ambulatoire. Le patient se présente avant la nuit à l’établissement muni de :
Il est conseillé de ne pas consommer de café et d’éviter les excès d’alcool la veille de l’examen. Pour que l’examen soit de qualité, il est indispensable que la peau soit bien préparée :
2 - Une fois le patient installé dans une chambre et habillé d’un pyjama pour la nuit, un infirmier ou technicien du sommeil vient équiper le patient de capteurs, d’électrodes et de ceintures thoraciques destinés à relever les informations nécessaires pour diagnostiquer un syndrome d’apnées du sommeil.
3 - Le patient s’installe dans son lit et laisse venir le sommeil. Durant la nuit, l’équipe médicale se situe dans une salle annexe et observe les données enregistrées.
4 - Une fois la nuit écoulée, l’équipe médicale enlève l’ensemble des capteurs et laisse le patient quitter l’hôpital. Entre l’entrée et la sortie de l’hôpital, il faut compter une douzaine d’heures. Les résultats lui seront communiqués après analyse des données par un spécialiste.
S’il y a une incohérence dans les résultats ou la suspicion d’un autre trouble, le patient se verra passer un second examen du sommeil plus poussé : une polysomnographie. Sur le même principe que la polygraphie ventilatoire, la polysomnographie ajoute davantage de données d’analyse comme un électroencéphalogramme et l’analyse des mouvements de jambes.
L’ensemble des données enregistrées peuvent être retranscrites par des logiciels spécifiques à la polygraphie et à la polysomnographie. Ces données physiologiques (oxymétrie, flux nasal, mouvements thoraciques, fréquence cardiaque) sont représentées par des fréquences alignées les une aux autres à l’instant T où elles ont été enregistrées. Cela permet de mettre en corrélation les réactions de l’organisme entre elles et d’observer les troubles respiratoires. En faisant défiler le graphe de gauche à droite, on peut observer l’ensemble des données de la nuit qui s’écoule.
L’analyste doit observer les différentes données par tranche de 30secondes afin d’interpréter les événements de la nuit : apnées obstructives, apnées centrales, apnées mixtes et les hypopnées.
Inconvénients de la recommandation américaine : certaines hypopnées n’engendrent pas de désaturation en oxygène, même avec une diminution de plus de 50% du flux. La recommandation américaine ne prenant pas compte l’hypopnée si il n’y a pas de désaturation, les hypopnées sont alors sous-évaluées dans l’IAH final.
L’analyse complète donne un indice appelé IAH pour Indice d’Apnée / Hypopnée. Cet indice est une moyenne sur la nuit du nombre d’apnées et d’hypopnées par heure d’enregistrement.
Ex : IAH : 45 —> 45 Apnées / heure
Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est considéré comme :
Inconvénient de la polygraphie ventilatoire :
1 - Demander au patient de se mettre en pyjama et lui poser la question si rien d’essentiel n’est à prévoir dans les 30 min qui suivent.
2 - Installation de l’électrocardiogramme
Dans un premier temps, avant l’application des électrodes, il est conseillé de dégraisser la peau avec de l’alcool afin de diminuer les signaux parasites au niveau de l’ECG. Relier les 2 électrodes autocollantes jetables aux câbles d’électrodes ECG puis appliquer une électrode sous la clavicule droite du patient. La deuxième électrode s’appliquera sur le flan gauche, de façon à ce que l’axe imaginaire pouvant relier les deux électrodes passe par le coeur. Les recouvrir de sparadrap, si nécessaire, puis faire passer les fils par l’ouverture du col afin de pouvoir les relier à la boîte têtière par la suite.
3 - Installation des sangles thoraco-abdominales
Les mouvements respiratoires peuvent être détectés à l’aide de 2 sangles élastiques positionnées sur le thorax et l’abdomen et placées par dessus le pyjama.
La sangle thoracique doit être placée autour de la poitrine pour les hommes (au niveau des mamelons) et au-dessus de la poitrine pour les femmes. On y trouve généralement le capteur de position en plus du capteur de mouvements thoraciques.
La sangle abdominale doit être placée autour de l’abdomen au niveau du nombril. On y trouve généralement la boite têtière en plus du capteur de mouvements abdominaux.
Pour obtenir un signal optimal, il est conseillé de serrer les sangles (20% d’élasticité) mais sans excès pour ne pas gêner la respiration du patient. Pour une meilleur tenue, il est également conseillé de mettre du sparadrap sur les sangles afin de les relier au pyjama.
Relier les câbles de l’électrocardiogramme (ECG) et de la sangle thoracique à la boite têtière.
4 - Poser l’oxymétrie :
L’oxymétrie de pouls permet d’enregistrer la saturation du sang en oxygène (SpO2) ainsi que l’onde du pouls. Il est indispensable qu’il n’y ait pas de vernis à ongles ou autres éléments pouvant perturber le signal. Placer le capteur sur le majeur ou l’annulaire de la main non dominante afin d’éviter une gêne de motricité.
La source lumineuse se place côté ongles, fil vers le haut de la main. Pour éviter toute traction excessive sur le capteur, faire une boucle autour du poignet.
Fixer le capteur à l’aide de sparadraps autour du doigt et des câbles sur la main. Faire passer le câble à l’intérieur de la manche et les faire sortir par le col du pyjama pour les relier ensuite à la boite têtière.
5 - Poser la canule nasale et/ou la thermistance + capteur de ronflement :
La thermistance est un capteur thermique couramment utilisé pour enregistrer le flux aérien. Il produit un signal non quantitatif qui se base sur la différence de température entre l’air inspiré et l’air expiré.
Les deux premières extrémités du capteur à thermistance doivent être placées directement sous le nez du patient. La troisième extrémité (non visible sur la photo) doit être placée juste en face de la bouche, au milieu des deux lèvres, afin de détecter un flux quand la bouche est ouverte. Faire courir le câble du capteur par-dessus les oreilles et sous le menton. Glisser la tubulure de serrage vers le cou pour que l’ensemble tienne confortablement.
Remarque : ne surtout pas placer les capteurs en contact avec la peau car cela perturbera de manière importante le signal du flux.
La canule nasale est un capteur de flux dont les extrémités sont placées dans les narines. Le capteur enregistre la pression de l’air à l’expiration. Faire courir le câble du capteur par-dessus les oreilles et sous le menton. Glisser la tubulure de serrage vers le cou pour que l’ensemble tienne confortablement.
Le capteur de ronflement peut constituer une aide à la classification des apnées dans les montages de polygraphie. Le capteur se positionne sous la pomme d’Adam, dans le creux sus-sternal, même si celui-ci possède une surface collante il est préférable de le maintenir à l’aide de sparadrap supplémentaire.