En France, environ un salarié sur quatre travaille de nuit ou en horaires décalés. La plupart de ces personnes sont atteintes de troubles du sommeil (60 %), notamment d’insomnie et de somnolence durant la journée. Ils sont aussi trois fois plus souvent victimes d’accidents de la route sur leur trajet travail-domicile. Coïncidence ? Non.
Le rythme veille-sommeil est régi par la lumière du jour: c’est elle qui synchronise l’horloge biologique. C’est la bonne synchronisation de cette horloge avec l’obscurité qui permet un bon sommeil. Les travailleurs de nuit sont donc insuffisamment exposés à la lumière du jour ce qui leur empêche de sécréter les bonnes hormones au bon moment. Leur sommeil devient alors fragmenté, décalé. Des insomnies surviennent dès qu’ils doivent se resynchroniser sur des horaires de jour durant le week-end ou autre. Leur horloge biologique s’adapte, mais reste perturbé.
Un sommeil perturbé entraine inévitablement un repos moins efficace de l’organisme et du cerveau. Une somnolence au quotidien se fait ressentir et le cerveau est moins apte à s’adapter et à retenir les informations du quotidien. Le mouvement de notre société devient une agression et l’humeur en est irrité par besoin de repos.
Sous l’effet d’une réduction du temps de sommeil, le comportement alimentaire se modifie. On grignote plus, la sensation de satiété disparait. On est attiré par des aliments plus caloriques, riches en glucides. Les doses de café sont augmentées et l’envie de se faire plaisir dans les aliments également. Pourquoi ?
La leptine : il s’agit de l’hormone de satiété (sensation de ne plus avoir faim). Elle est sécrétée durant le sommeil et aide à réguler les repas. Elle diminue les prises alimentaires et augmente la dépense énergétique. Lors d’un mauvais sommeil, cette hormone est peu sécrétée.
La ghréline : cette hormone est sécrétée durant la journée afin de donner la sensation de faim. Elle vient s’équilibrer avec la leptine qui sans celle-ci, nous donnerait sans cesse le sentiment d’avoir besoin d’énergie. Un bon sommeil entraine une diminution spontanée des pulsions alimentaires et facilite la perte de poids.
L’hypertension artérielle peut survenir pour différentes raisons et notamment celle du manque de sommeil. Durant notre sommeil, le rythme cardiaque diminue d’environ 20% par rapport à un rythme de repos éveillé. Ce ralentissement permet au coeur de se reposer et de se régénérer correctement. Un patient sujet à un trouble du sommeil ou à des micro-éveils, diminue voire fait disparaitre cet épisode de repos cardiaque. Cela augmente considérablement les risques d’hypertension artérielle et donc d’accident cardiaque. L’hypertension entraine un dérèglement du taux de glycémie dans le sang et peut provoquer un diabète de type 2.
Chez les personnes sujet à de l’hypertension artérielle, 20% d’entre eux sont diabétiques. Chez les sujets diabétiques, 80 % ont de l’hypertension.