Définition d’une insomnie :
- Difficultés d’endormissement : mettre plus de 30 min à s’endormir.
- Réveils nocturnes : au moins 2 à 3 réveils avec difficultés pour se rendormir.
- Réveil trop précoce : se réveiller au moins 1h avant l’heure choisie.
- Au moins 3 fois par semaine depuis 1 mois, avec des répercussions sur la vigilance quotidienne.
Les études épidémiologiques sur des échantillons montrent que l'insomnie toucherait 20% de la population et 9% souffriraient d'une forme chronique. Les insomnies concerneraient le plus souvent des femmes et cela s’accentue avec l’âge.
En France, environ un tiers des personnes de plus de 65 ans (3,5 millions de personnes) consomment de façon régulière des somnifères (benzodiazépines et médicaments équivalents). Plus de la moitié de ces traitements ne seraient pas appropriés, les vraies insomnies étant rares chez les personnes âgées. Avant de commencer la prise de médicaments, il faut être certain que cela est nécessaire et que d’autres solutions n’ont pas été exclues.
- Les insomnies ponctuelles sont assez courantes, elles peuvent être liées à un évènement perturbant ou à un comportement particulier : stress, déprime, repas copieux, douleurs, consommation d’excitants etc... Elles ne durent qu’une ou quelques nuit(s) et finissent par être résolues.
- En revanche, les insomnies survenant plus de trois fois par semaine depuis au moins trois mois deviennent des insomnies chroniques. Une étude profonde de cas doit alors être mise en place. Il peut être difficile de trouver les causes expliquant le déclenchement de ce troubles. Plusieurs axes d’étude peuvent être explorés :
Une personne souffrant d’anxiété ou de dépression a 7 fois plus de risques d’être touchée par de l’insomnie chronique. Certaines maladies comme l’asthme, l’insuffisance cardiaque, augmentent le risque d’insomnies. La physiopathologie de certaines maladies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson, sont responsables de troubles du sommeil chez 50 % des malades.
Une fois l’étude de cas effectuée, on distingue dans le médical deux types d’insomnies chroniques :
- les insomnies primaires : regroupant les facteurs liés au stress, l’angoisse du sommeil, soucis familiaux etc..
- les insomnies secondaires : liées à une pathologie psychiatrique, médicale ou encore à la consommation de substances favorisant la déstructuration du sommeil et l’éveil.
Privilégiez la prise en charge non médicamenteuse
- Il faut dans un premier temps penser à corriger toutes les mauvaises habitudes, les comportements inadaptés afin de retrouver tous les facteurs biologiques pouvant favoriser l’endormissement. Lire l’article : « L’hygiène du sommeil ». Il est important de mettre en place des rituels de préparation au sommeil afin d’habituer le corps et l’esprit au coucher. Cela aidera progressivement l’organisme à retrouver un sommeil normal.
- Toutes les approches autour de la relaxation, la phytothérapie ou la sophrologie, que l’insomniaque perçoit comme envisageables pour lui, sont fortement conseillées.
- Si une prise en charge médicale intervient, il est conseillé d’organiser les thérapies cognitivo- comportementales ( TTC ) : dans le traitement de l’insomnie, les TTC permettent de prendre conscience des mécanismes biologiques dont dépendent les rythmes de l’éveil et du sommeil. En comprenant ces fonctions, il est plus facile de cibler les erreurs que l'on fait pour gérer ses difficultés de sommeil. Aujourd’hui les TCC sont décrites comme plus efficaces que les traitements pharmacologiques dans le traitement de l’insomnie et peuvent favoriser le sevrage en somnifères des personnes qui y sont dépendantes.
La prise en charge médicamenteuse
La prise d’hypnotiques ou de somnifères sont à utiliser seulement lorsque la réadaptation à une hygiène de sommeil ne résout pas les insomnies. Ils peuvent être utilisés par périodes courtes. Les benzodiazépines et anxiolytiques, antihistaminiques et hypnotiques sont prescrits par le médecin selon le patient et les spécificités de ses insomnies. Ces traitements sont pourvus d’effets indésirables et ne sont pas efficaces chez tous les patients. Ils ne doivent pas être utilisés de manière chronique afin d’éviter l’accoutumance ou la dépendance. La prise en charge médicamenteuse est donc utile pour les insomnies lourdes et passagères, mais ne peut être prescrite pour un traitement de fond des insomnies. L’étude comportementale du patient face au sommeil est à privilégier sur la durée.